Le thème de cette année: « Ni paix ni développement sans justice sociale » met un accent important sur l’inclusion sociale dans nos politiques et dans toutes les actions menées par les nations.
Proclamée depuis 2009 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, les États Membres des N-U célèbrent cette journée mondiale, entre autres, en mettant en avant les activités concrètes de promotion des objectifs définis lors du sommet mondial pour le développement social.
Pour ce qui est de notre pays, la République Démocratique du Congo, la justice sociale reste encore un concept bien lointain et méconnu de la population, surtout en matière de promotion de santé et de bien-être, en particulier.
De par sa définition, telle que décrite par les N-U, la justice sociale est un principe fondamental de la coexistence pacifique et prospère au sein des nations et entre elles ; elle implique également la pose des fondements nécessaires pour assurer la dignité, la stabilité et des perspectives au profit de tous les citoyens.
Ainsi la question que nous nous posons est : « Quelle est la place de la santé, cas du cancer, dans ce concept de justice sociale en RDC? »
Nous savons tous que la bonne santé est un moyen indispensable pour tout humain de jouir d’une bonne vie, de se développer et d’être utile dans sa communauté.
Pour nous qui œuvrons dans la lutte contre le cancer en RDC et plus précisément aux côtés des personnes défavorisées, nous sommes constamment en face des réalités injustes telles que :
- d’une part , certaines personnes à cause du manque d’information viennent se faire dépister, à la suite des manifestations des symptômes et découvrent un cancer au stade avancé ;
- d’autre part, celles et ceux qui sollicitent un soutien financier pour une prise en charge de cancer récemment découvert, car ne disposant pas de moyens financiers pour entamer un traitement approprié ;
- Sans compter le manque d’outils, de matériels ou de personnels qualifiés pour un meilleur traitement.
A eux-seuls, ces exemples illustrent la question du cancer en RDC : l’inégalité en termes de promotion de la santé mais aussi, plusieurs facteurs sociaux qui influent sur l’état de santé et la prise en charge des malades.
Afin de permettre à tout un chacun d’accéder à un meilleur niveau de santé en RDC, l’intégration de la santé dans toutes les politiques doit être de mise. Également, les solutions telles que la disponibilité des structures d’assurance maladie ou mutuelle de santé, doivent être effectives pour accompagner la couverture sanitaire locale.
En effet, la justice sociale se veut «garantir à chacun les mêmes chances dans la vie (observatoires des inégalités, 2003)» et dans le cas de la santé en RDC, cela implique les mêmes chances en termes d’accès à l’information, au diagnostic, aux traitements ; et donc un accès aux soins de manière égale, sans tenir compte de la situation sociale ou un quelconque autre critère de sélection.
En cette journée, nous lançons donc un appel à notre population, à nos autorités en particulier, à appliquer simultanément une justice distributive et corrective* pour le bien-être de notre société. Certaines inégalités, résultat de nos politiques et pratiques sociales, en matière de santé sont évitables, injustes et inutiles.
Le 20 février rappelle également à tous que les gouvernements États Membres des N-U, sont engagés à faire de l’élimination de la pauvreté et du chômage l’une de leurs priorités. « Le renforcement de la justice, la promotion de l’équité, la démocratie, la participation et la transparence » sont les axes de travail proposés l’assemblée.
* la justice distributive qui repose sur le principe d’une distribution des biens (honneurs, richesses, récompenses et autres avantages entre les membres d’une communauté politique), selon une logique de proportionnalité (division équitable). La justice corrective, en revanche consiste à rétablir une égalité perdue ou rompue par une inégalité indue (Aristote, 1992, Livre V, Chap. 5 à 7).
Département de Communication