› LE CANCER DU CÔLON RECTUM

Le côlon est la partie de l’intestin qui fait suite à l’intestin grêle. Il commence par le caecum, lieu d’implantation de l’appendice, se prolonge par le côlon ascendant ou droit, l’angle droit, le côlon transverse, l’angle gauche, le côlon descendant, le sigmoïde puis se continue par le rectum et se termine par l’anus.

C’est dans le côlon que les matières fécales sont concentrées après réabsorption de l’eau et du sel, puis acheminées jusqu’à l’ampoule rectale qui assure un rôle de réservoir.


La continence est assurée par un muscle, le sphincter anal. Le cancer colorectal représente, par sa fréquence, le troisième cancer chez l’homme et le deuxième chez la femme. Sa fréquence augmente après 45 ans. Il est découvert dans 73 % des cas au niveau du côlon et de la région recto-sigmoïdienne, et dans 27 % des cas dans le rectum. L’âge médian du diagnostic est de 72 ans chez l’homme et de 75 ans chez la femme.



  • LES SYMPTÔMES

    Les signes révélateurs du cancer colique sont le plus souvent banals :

    • Des douleurs à type de coliques intestinales intermittentes avec ballonnement pouvant durer 1 à 2 jours et suivies d'une débâcle diarrhéique fétide (syndrome de Koenig) ;
    • Des sensations de flatulence, pesanteur, ballonnement abdominal ;
    • L'alternance de diarrhée et de constipation ;
    • Une altération de l'état général (fatigue, manque d'appétit, notamment pour les viandes, amaigrissement, petite fièvre) ; • Une anémie hypochrome (traduisant un saignement occulte) ;
    • Des traces de sang noir dans les selles (melaena ) ;
    • Des émissions de sang rouge ou de mucus pendant ou après les selles...

    C’est au stade de polype que le dépistage doit se faire, sans attendre.

  • LE DIAGNOSTIC

    pour le cancer du côlon :
    par la coloscopie totale, sous anesthésie générale brève, qui permet de visualiser la lésion, de réaliser des biopsies* et d’enlever la plupart des polypes observés

    pour le cancer du rectum, plus accessible :
    le diagnostic est fait par l’examen clinique grâce au toucher rectal et par la rectoscopie qui permet des biopsies. Cet examen doit être complété par une coloscopie. Si un cancer est détecté, on appréciera son étendue par d’autres examens : échographie endorectale, radiographies, scanner ou IRM à la recherche de métastases ganglionnaires, pulmonaires ou hépatiques, et divers examens biologiques hépatiques (examens de sang) dont le dosage de l’Antigène Carcino Embryonnaire (ACE).

  • LE TRAITEMENT

    Pour traiter le cancer colorectal, plusieurs thérapeutiques sont employées. On évite une opération mutilante chaque fois que cela est possible. Le choix du traitement dépend de la localisation du cancer et de son étendue.

    La chirurgie


    C'est le principal traitement, dans la plupart des cas. Elle consiste à retirer la partie de l’intestin où se trouve le cancer ; la possibilité, dans la majorité des cas, de rétablir immédiatement la continuité de l'intestin évite l’anus artificiel, provisoire ou définitif.
    En cas de cancer du rectum, l'intervention qui consiste à enlever le rectum permet le plus souvent de respecter la fonction du sphincter (muscle qui resserre l'anus en assurant la continence). Cependant, en cas de tumeur située trop près de l'anus, un anus artificiel est parfois inévitable. Dans certains cas, où il existe d’emblée des métastases, hépatiques ou pulmonaires, une chirurgie d’exérèse pourra être proposée, soit d’emblée si leur nombre ou leur taille sont limités, soit secondairement après réduction sous chimiothérapie.

    La radiothérapie
    Dans le cancer du bas rectum, elle est systématiquement associée à la chirurgie car elle permet de diminuer les récidives locales. Cette radiothérapie est réalisée avant la chirurgie, en association avec une chimiothérapie.

    La chimiothérapie
    Pour les cancers du côlon, la chimiothérapie a bénéficié, ces dernières années, de grands progrès. Elle peut être indiquée :
    • soit après la chirurgie, comme traitement complémentaire afin d'éliminer d'éventuelles cellules cancéreuses que les examens n'auraient pu détecter ;
    • soit dans les formes évoluées ou dans les cas de rechute. La chimiothérapie complémentaire, ou "adjuvante" a des indications bien précises, afin de ne pas sur-traiter les lésions débutantes. Les modalités en sont bien définies.

    Le traitement classique associe deux produits dont l'efficacité se potentialise : le 5-Fluorouracil et l'acide folinique. C'est un protocole efficace et relativement bien supporté, même chez le sujet âgé. De nouveaux produits sont en permanence en cours d'expérimentation. La chimiothérapie des formes évolutives dépend de l'état général du patient et des traitements précédemment reçus. Plusieurs médicaments actifs sont actuellement disponibles, dont l'oxaliplatine, l'irinotécan et des anticorps monoclonaux élaborés grâce au génie génétique. Les recherches en cours permettent d’espérer des protocoles encore plus efficaces dans les années à venir.



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