La vie socio-économique en RDC demeure précaire. Déjà plus de 2 décennies, avec un PIB à moins de 1$ le jour, concrètement, il y existe une difficulté d’accès aux soins de santé, à l’éducation, à un logement décent.
Vivre avec le cancer pour une famille est un calvaire ; certains prédisent une issue fatale, et d’autres un sort scellé ; mais aussi pour les uns, ils se privent d’une dépense financière, les autres proches, très proches de la famille gardent un peu d’espoir (souvent par la prière), qui fait vivre dit-on !
Au sein de la Fondation Bomoko, la présidente, Mélissa Amisi Sharufa, martèle sur un soutien socio-économique des patients, facilitant l’accès au traitement même aux plus démunies.
Dans le chemin de la croix du cancer, 3 périodes cruciales accompagnent la famille qui a un malade du cancer.
⦁ En pré-diagnostic
Généralement, tout part des manifestations des signes, anodins qui attirent peu d’attention à la personne concernée, même aux personnes environnantes (familles, conjoints, amis, collègues…) qui ne précipitent pas à la consultation sérieuse.
C’est avec le temps, voyant les signes persistés, se prononcés, gênant parfois la personne, surtout que le cancer est indolore que le concerné se décide, on va dire tardivement de consulter un médecin. Si c’est le cancer diagnostiqué, surtout au stade avancé, c’est le début du calvaire, une nuisance économique pour les familles modestes, même nobles.
En effet, plusieurs examens paracliniques (radiologie, échographie, mammographie, scanner, biopsie, anatomopathologie…) sont demandés pour un diagnostic certain, tous ces examens coûtent, au-delà des revenus mensuels précaires ; par exemple 2 à 3 examens sont demandés à plusieurs reprises, parfois complétés par d’autres afin de poser clairement et sans doute le diagnostic du cancer.
Le cas du cancer du sein ; une échographie ou une mammographie demandée est complétée par une biopsie lorsqu’une masse est découverte, et d’anatomopathologie, même une immunohistochimie pour adopter et adapter le traitement.
Au cours, d’autres examens préliminaires peuvent être demandés, notamment les examens du sang (Globule blanc, globule rouge, plaquettes…), des urines (urée, créatinine…), une débourse financière asphyxiante.
Ainsi, la famille se voue à des prêts, à la vente des biens, immobiliers… pour paliers aux dépenses du traitement, parfois difficiles à rembourser lorsqu’une issue fatale se dessinait.
⦁ En per traitement
A l’issu du diagnostic avéré d’un cancer, il faut passer au traitement.
Dans les différentes sensibilisations de la Fondation Bomoko, le médecin donne alerte toujours sur le coût qui pèse au processus thérapeutique du cancer, d’où un diagnostic précoce au moindre signe (masse du sein, saignement vaginal, saignement des orifices, difficulté d’uriner à volonté, toux sanguinolente…) est salvateur.
Le traitement chirurgical peut être proposé, une ablation du sein affecté par exemple ; un traitement expansif et déprimant. Cette dépense rappelez-vous fera suite à celle des examens paracliniques demandés, couteux de leur part ; la poche de la famille se creuse davantage et le social se dégringole de plus en plus, dans le but de sauver la vie d’un membre de famille de la maladie, qui se voit souvent rejeté par la famille élargie. Après une chirurgie, une chimiothérapie peut être prescrite, une radiothérapie peut s’en suivre si nécessaire pour tuer les cellules cancéreuses restantes, c’est le pic atteint de la liquidation financière, outrepassant même les aumônes via les médias. L’impact social et économique est catastrophique, renseigne un cas de cancer à l’anonymat en larmes, et de poursuivre que surtout si c’est le financier de la famille qui est touché, sans une subvention de l’entreprise sensée ; le calvaire est plus qu’un poisson hors la mer.
⦁ En post maladie
Il y a 2 cas qui se dessinent au lendemain d’une thérapie anticancéreuse :
– La guérison totale : le calvaire de la dépense financière est réduite mais demeure car le suivi régulier est important via des examens biologiques et hématologiques, le dosage des marqueurs pour s’assurer de l’élimination des traces des cellules cancéreuses.
– L’issue fatale : ici, allez-y comprendre ce que valent les funérailles pour une famille qui a autant dépensé pour le traitement du cancer d’un membre de la famille, dans le pays comme le nôtre, la RDC.
En somme, le meilleur des conseils que la Fondation Bomoko donne est de se faire dépister régulièrement des maladies chroniques comme le cancer, dès qu’on atteint un certain âge, pour éviter de tomber dans des stades avancés de la maladie qui rongent l’économie ; pour espérer à une guérison et limiter l’impact négatif sur la vie sociale, la santé mentale et économique du malade et son entourage.
Par Dr. Pika Longila
Médecin – Responsable des projets à la Fondation Bomoko